Bien, c’était superbe. Je me suis lancé, ça y est. Je suis allé manger dans le petit machin sympa, moitié chemin entre l’hôtel et le port de Puerto Montt, où j’ai pris le petit déjeuner ce matin. Le thé avait un goût de café en thermos et le lait était sans doute ranse. Mais le lieu était très familial, très agreable. Il y avait au moins dix chiens au plein soleil matinal devant, sur et dessous les quelques marches d’escalier qui mènent vers la petite porte d’entrée. Le même soleil couvrait ma table. J’avais une vue superbe sur la bay et le port. Les gens sont très sympa. Quand je suis venu manger ce soir, la porte était déjà fermée à clef, mais on m’a ouvert, puisqu’elle m’a reconnu de ce matin. Elle m’a proposé LE plat du coin, du Chile : la CAZUELA, une espèce de potée, ou pot au feu, a base d’un bouillon donc, avec des légumes, et surtout , et c’est ça qui donne le gout special, des cones de maïs. Cazuela de pollo, o de vacina, bueno, un vaso de vino tinto, un media hora, terminado, no caro, muy rica et j’ai super bien dormi, c’etait delicieux, et surtout j’ai beaucoup apprecié, qu’ils m’ont réouvert, malgré le fait que j’arrivais après la fermeture. Derrière moi, on fermait les lockets, la lumière, les volets. Cerrado, Gracias para la cazuela. bonne nuit. La musique, plutot folklorique, sort un peu près pareil a travers toutes les portes de bars devant lesquelles je passe. Houmpa, houmpapa, avec accordéon et des voix tonnant des textes, sans doutes pas très pieux, mais au contraire très populaires. Pas que j’en ai beaucoup compris, mais je crois comprendre. Bien que la nuit n’est pas encore tombée sur Puerto Montt, je vais me coucher, regarder un film ou deux à la télé. Je baisse le son et je lis le soustitrage en espagnol, façon de m’y faire a cette langue très latine. Ils laissent souvent tomber la première personne. Par exemple au lieu de dire “je suis”, ils disent “suis”, ou au lieu de dire “tu veux”, “veux”. Et ça donne quelque chose comme : “voy a la casa, para commere un poco, soy cansado, quero dormir”, ce qui veut dire : “je vais à la maison pour manger un peu, je suis fatigué, je veux dormir”. “Tu veux quelque chose”? “Quieres alga”? C’est difficile a suivre, mais j’y arrive à peu près maintenant. Pour le parler par contre, il y aura du boulot. Faudrait que je tombe amoureux d’une espagnole. Por que no.
Bilan : Le Nez….Tocons du bois….
Ce petit hotel pour deux nuits……………………………………………………….parfait
Ce petit bistrot, thé au lait infect, goût cafe thermos, lait ranse………….parfait
Ce cazuela après fermeture, pas chèr, un bon verre de vin………………..parfait
Du coup, j’ai l’impression de m’avoir fait déjà une petite famille………parfait
Demain matin j’y prendrai mon thé, malgré le goût café-thermo et le lait tourné, avant de sauter dans le bus – bateau pour Castro. Bravo.
Tu vois, finalement cette chambre me va bien. Je suis assis devant la petite fenêtre avec vu sur les Andes au lointain. Je n’ai pas de terrasse, mais c’est comme si. Bon, il y a cet énorme conduit de cheminée en tôle juste devant, et ces échelles qui ouvrent l’accès aux toitures à, en principe, n’importe qui, et ces vitres crades de peinture….. Et les tours au loin, dont un terminée et l’autre en construction, et les nuages, qui ont caché le pic du volcan Osorno toute la sainte journée, et la casa blanca à droit et Hostal Pacifico en frente et le réparateur de toits en tôles, qui vient de descendre et qui m’informe qu’un toit comme ça est garantie pour dix ans. Bèn voila, c’est quand même prèsque comme si j’étais sur une terrasse, prèsque…..