Hier, dans le bus entre Valdivia et Rio Bueno, j’ai passé un moment à bavarder avec un agriculteur du côté de Lago Ranco, Rio Bueno au nord de Puerto Montt. Il travaille 100 hectares avec ces trois ouvriers: Fruits, légumes (papas), lait et viande (vaches). Comme quoi. Cela a toujours été le metier le mieux payé, malgré leurs plaintes. Pendant toutes les guerres ce sont ceux-là, qui ont toujours mangé et qui ont fait du fric. Bon, il était très sympa quand même et il doit aussi de temps à autre employer des gens pour les recoltes.
Il m’a dit que le “pantana” qu’on voyait en sortant de Valdivia, ces terres envahies par l’eau du Pacifique, dont je parlais avant, était, il n’y a pas très longtemps de la terre cultivable, jusqu’à l’océan la reprenne et depuis chaque hiver tout est inondé par de l’eau salé. L’été les vaches et cheveaux y paternent. Les routes restent mas o meno a quasi nivel, même en hiver. Alors, on passe toujours. C’est impressionant cet étendu d’herbe, d’eau, quelques arbres et au lointain un doigt de la Cordillera qui touche le Pacifique.
Richesses de Chile : CUIVRE et autres metaux (zinc pour les toitures entre autres).
Produits de PêCHE, fruits de mer, élevage de saumon, etc. FRUITS (depuis vingt ans du bon vin). MIEL et du BOIS naturellement.
J’ai vu du bois travaillé en poutres et chevrons dans les constructions, mais le bois stocké aux scieries est toujours en rondin, le bois pélé, dénudé et ici au Chile entassé horizontalement sous des petites toitures en bois. En Argentine on stocke le bois debout, jamais couché, toujours à la verticale et à la belle étoile, sans couverture. Je m’immagine que le Pacifique amène beaucoup de pluie et d’humidité, tandis qu’en Argentine il pleut extremement rarement et le vent y est, après avoir traversé le 1000 km de pampa, plutot sec. Est-ce que ce sont les bâtisseurs, qui façonne le bois à leur guise? Peut être. Les constructions ici dans le centre sud de Chile, sont des structures très legeres de petit chevrons souvent (60×80), couvertes de planches ou carrément de suite de tôles galvanisés. Les fereux étant une ressource propre au pays, cela doit être le moins chèr à utiliser (un logique qui ne fonctionne apparémment pas pour le vin, passons). En tout cas la tôle ondulée, galvanisée se trouve absolument partout. Sur les eglises, les terminaux de bus, les mairies, les supermarchés, les maisons, les cabanons, partout. Murs, cloisons, toitures, partout. Souvent très rouillées, mais toujours imperméables apparémment. Ici, où on s’éloigne un peu des mines du nord et on plonge dans les immenses forets de la Patagonie chileënne, il y a les shingles, tuiles en bois (souvent du LARCH) qui couvrent murs et charpentes, bien qu’il y a toujours beaucoup de tole. Je prefère largement les shingles pour le visuel. A mon avis ça doit aussi être un meilleur isolant. On peint tout avec des couleurs vives et differentes, c’est très festif, surtout au soleil. Ce soleil, on le supporte bien, on va même le chercher. Ici dans le Sur… on est content quand il sort. Sans exagérer bien sûr, parce que vers midi il commence quand meme à bien taper, mais pas à neuf heures du matin comme à Santiago.
J’ai pensé que je pourrai vivre ici. Il fait beau, et quand il pleut ça fait carrément hollandais (ben oui, je l’aime la Hollande). Je pourrai avoir des ruches avec des abeilles, j’en reve depuis tant de temps déjà. J’ai vu les premières rûches dans un jardin à vingt metres d’une maison. Elles étaient nickelles, fraîchement peintes avec de l’herbe tondue devant et des arbres autour, un vrai image. Il y en avait une quinzaine. Vraiment impeccable, une rûcher comme je les aime. Rien à voir avec ces champs de bataille que j’ai trouvé en France, loin des habitations, parce que les abeilles c’est méchant. Croyez moi ,ceux que j’ai vu dans l’Aude le sont vraiment. Aux Pays Bas j’avais des rûches devant la fenêtre de la cuisine et je pratiquais l’apiculture en petite chemise ou torse nue, sans masque. Voila, comment je vois la vie avec les abeilles. Mais mis appart les abeilles, il y a plein d’autres chose qui m’attirent dans ce pays. Oui, des prairies vertes avec des vaches, des chevaux et des brebis. Quelques collines, des arbres, des haies, des ruisseaux, des rivières, et de l’espace…. Les Andes à l’est, le Pacifique à l’ouest. Oui, oui, oui.